07.09.09
La société israélienne passe régulièrement par des sortes de “douleurs de l’enfantement”. Il est vrai qu’à force de faire des bébés tout le temps, la société peut finir par ressentir des contractions sociales sensibles. Cette situation est normale, ce qui reste une énigme à l’étranger. Chez nous, il ne faut jamais s’inquiéter comme me répète ma “coach en société israélienne” de 26 ans qui revient de son voyage de noces en Italie où la petite famille a trouvé les paysages splendides, mais les gens franchement nerveux. “Av, al-tidag\אב, אל-תדאג = surtout ne t’inquiète de rien”, affirme avec aplomb cette jeunesse qui servit comme analyste psychologue dans l’armée.
Ce n’est pas toujours évident in situ: on est allé chercher des Ethiopiens, les voilà citoyens et, en ce moment, ça swingue très fort : à Petah Tiqwah, Les écoles religieuses plutôt ashkénazes refusent les écoliers car ces Ethiopiens ne sont pas “totalement juifs” selon la Halakhah/Loi juive. Restons calmes, ça va passer, et c’est vrai. Soudain, un haut responsable druze est directement attaqué avec une forme de racisme qui inquiète les médias et les spécialistes locaux. Ce n’est pas comme chez vous du tout. Le regard porté sur le Proche-Orient et Israël conduit souvent à un jugement pessimiste et négatif par définition. Le mot “racisme” a une pigmentation aggressive par définition. Ici, c’est différent : l’identité de chacun est déterminée par des critères existentiels qui peuvent facilement déraper, par leurs références apparemment “génétiques”, vers des exclusions racistes. Le temps de comprendre que Dieu est bien au-delà de tout génome.
C’est pourquoi il faut souligner que la Terre de Canaan fut toujours une région d’extrême tolérance. En 7000 ans, elle a accueilli des gens de “toutes races, langues, peuples et nations”. Il faut sans doute y voir une vocation à l’universel humain, la plénitude de la reconnaissance de l’autre. Mais, dans des moments-charnières il y a des contractions. La société israélienne tente d’expliquer aux citoyens qu’il y va de la décence civique. Elle repose sur des principes de foi et de droit. C’est peu compris. Cela ne ne s’apprend, pas dans les livres, ça se vit.
Au seuil de cette année 5770, les propos d’Albert Einstein peuvent être médités en profondeur. En 1938, il émit de grandes réserves sur la création d’un Etat juif. Il évoqua les formes étroites de nationalismes qui ont historiquement miné les propres rangs du judaïsme en l’absence de tout Etat. En revanche, il affirma que si des circonstances particulières contraignaient les Juifs à accepter ce fardeau, encore faudrait-il le faire “avec patience (tact) et sagesse”. Khokhma vesavlanut (Sagesse et patience) est sans conteste la devise et le slogan national d’Israël.
Le mois de Ellul est un temps de retournement spirituel. Les prières de Selihot\סליחות expriment cette dimension. Comme d’ailleurs, dans le même temps, les prières du Ramadan.
Le judaïsme se prépare à célébrer l’anniversaire de la création du monde. Avant la création, Dieu avait beaucoup réfléchi et pris l’avis de Son Conseil où siégeait en particulier la Teshuva\תשובה = la Pénitence ou Réponse à Dieu (Nedarim 39b/Pessahim 54a). Il faut dissiper un malentendu. La pénitence ne consiste pas à se tordre les os et l’esprit pour s’accuser avec moulte culpabilité réelle ou feinte de trangressions, de fautes dramatiques ; ni à se composer un look de propreté bon marché. A cet égard, tout clergé a tendance à exiger une humilité que lui-même peine à incarner.
Il y a une blague juive : deux ennemis se rencontrent dans leur synagogue au jour de Yom Kippour/Grand Pardon. Le premier s’avance vers son ennemi de toujours et lui dit: “Je te souhaite tout le bien que toi-même me souhaiteras”. L’autre lui répond: “Ne recommence pas maintenant, veux-tu!” - La Réponse à Dieu consiste à pivoter parce que “shuv\שוב = à nouveau” indique un pivotement sur nous-mêmes. Le grec metanoïa indique un retournement de la conscience.
Il est normalement prévu pour tous les travailleurs de faire un bilan de santé annuel. Ellul, les prière de pardon/Selihot, le Nouvel An et les 10 jours de Teshuva avant Kippour permettent une rencontre franche et ouverte avec autrui et donc avec Dieu. Il ne s’agit d’impressionner personne, ni Dieu d’ailleurs, mais mettre en perspective notre raison d’exister. Il faut du temps pour conjurer l’orgueil et les haines tenaces.
Le judaïsme orthodoxe américain a suggéré d’instaurer un National Apology Day, une jour de demande de pardon qui viserait aussi une démarche des non-Juifs. L’Orthodoxie chrétienne conserve le magnifique office de demande de pardon : chacun se met à genoux et demande pardon au début du Grand Carême qui mène à la Pâque.
Il y a un aspect très dynamisant à pareille attitude. Il ne s’agit pas seulement de demander pardon, mais aussi de prendre conscience des bonnes actions ou mitzvot (ou commandements positifs de l’Eglise en comparaison). Tout n’est pas noir. Il est utile de repérer les points positifs d’une année.
Tuesday, September 8, 2009
A propos des chroniques venues de Jérusalem
02 septembre 2009
A propos des chroniques venues de Jérusalem
Je dois dire que cela se produit très rarement. Depuis le début de mon action en tant que prêtre orthodoxe dans la société israélienne - il suffit de lire ce blog - ce sont les dificultés qui sont pointées et les encouragements rares, à la limite de la suspicion. “Une mission impossible” comme me le disent de nombreux amis, ennemis et visituers, parfois des personnes bien intentionnées. Il est vrai que l’histoire montre qu’il s’agit d’une tâche limite. Il y a les nostalgiques de la permanente incompréhension; il y a ceux qui prennent des partis politiques ou autres qui ne m’intéressent en rien. J’ai lancé ces chroniques dans Le Monde car elles permettent, en peu de mots ou à lettres comptées de formuler des points de repères que je recueille dans ma fréquentation directe avec un peu tous les milieux israéliens.
Léon-Marc Lévy est aussi un chroniqueur abonné au Monde. Il se consacre désormais à l’oenologie. Comme d’autres, il m’a demblée témoigné son intérêt pour les chronique que j’essaye d’écrire régulièrement une fois par semaine; en raison du 1er septembre 1939, j’ai commis une deuxième publiée aujourd’hui. Mais il faut savoir se limiter.
Je tiens à le remercier très vivement pour ses mots positifs et chaleureux. Il a aussi compris ce que je tente de faire ici; de le faire dans la joie en dépit de tout, d’un isolement sinon un confinement que j’arrive à dépasser mais que je ne souhaite à personne, des moyens non seulement limités mais qui ont parfois été volontairement supprimés pour des raisons irraisonnées. Et pourtant, non seulement cela continue, mais qui plus est, cela se développe dans des directions tout à fait étonnantes.
Un grand merci à Léon-Marc Lévy que vous pouvez retrouver dans les Chroniques du Monde.fr.
A propos des chroniques venues de Jérusalem
par Léon-Marc Levy
01.09.09
LE MONDE CHRONIQUES
L‘équipe du « Monde.fr » a la bonne idée de nous gratifier, à intervalles réguliers, de chroniques venues de Jérusalem, signées Av Aleksandr, prêtre orthodoxe. J’ai déjà eu l’occasion de dire ici, par quelques réactions, le plaisir toujours renouvelé que procure la lecture de ces petites perles : morceaux de vie, frais, colorés, complexes, pétillants, fondamentalement optimistes et drôles, venant d’une région du monde où il est pourtant si difficile de croire au bonheur et à la fraternité entre les peuples. Eclats de lumière déchirant l’obscurité, un peu comme en écho aux beaux films venus d’Israël, ou aux textes superbes des grands poètes palestiniens. Mais au-delà du seul plaisir narratif, je suis frappé par le fait qu’à travers ces chroniques, ce « murmure culturel », se dessinent, peu à peu, comme des évidences cachées qui sortiraient de l’ombre, des territoires qui pourraient s’avérer très vite les espaces clés de l’avenir.
- Le territoire du marchand : Av Aleksandr pointe ce village palestinien (Deir Abou Meshal, à l’ouest de Ramallah) dont les femmes cousent depuis longtemps les « kippoth » de leurs voisins Juifs. Le commerce, c’est l’espace de l’échange par excellence, qui depuis des millénaires est partout à l’origine de l’avancée des Lumières. Juifs, chrétiens, musulmans ont construit leur génie, leur culture, leur richesse dans une parfaite synergie commerciale autour de la Méditerranée, quelles que fussent les périodes sanglantes d’intérêts divergents. Les voyageurs des uns travaillaient pour les marchands des autres, les comptables pour les artisans, les banquiers pour les explorateurs de terres nouvelles, en un tissu serré de vie et d’intelligence dont l’Espagne de l’Age d’Or fut un parfait exemple. Aujourd’hui, demain encore, ce territoire sera porteur, inéluctablement, de rapprochement, de compréhension et d’élan commun.
- Le territoire de la langue : Babel s’éloigne. Les jeunes Palestiniens d’Israël parlent tous l’hébreu. Les jeunes Juifs d’Israël ne parlent encore que peu l’arabe. Mais les temps changent nous disent Av Aleksandr et bien d’autres témoins, et le mouvement s’inverse. La rencontre symbolique de deux langues partagées sera forcément une route ouverte vers la rencontre tout court.
- Le territoire de la création artistique et culturelle : Tout le monde reconnaît aujourd’hui le formidable dynamisme de la production moyen-orientale et en particulier palestino-israélienne : cinéma, musique, arts graphiques, BD, littérature. Or ce qui frappe dans cette vague, c’est le mélange inextricable de gens issus de toutes les cultures, de toutes les religions. Regardez la distribution d’un film israélien : acteurs, actrices, techniciens sont indifféremment juifs, arabes ou chrétiens. L’univers culturel, et intellectuel, dans les grandes villes en particulier, est de plus en plus « mixte », véritable creuset d’une culture naissante israélo-palestinienne.
- Le territoire du sexe : De la « chair » dit Av. Même si cela reste encore un sujet sulfureux en Israël, les couples « mixtes » se multiplient et les barrières tombent une à une. Av nous annonce l’arrivée prochaine d’un « baby-boom d’enfants sémitiques », ni Juif, ni arabe, Juif et arabe. Bonne nouvelle pour les « colombes » et… les cigognes ! Mauvaise nouvelle pour les faucons, de tous les camps.
Dans l’interligne des chroniques d’Av Aleksandr, on sent que, décidément, la question de la paix passe par les territoires. Mais les territoires décisifs ne seront pas faits seulement de géographie, de frontières compliquées et de rapports de force. Il en est d’autres, plus essentiels, qui façonnent lentement, tous les jours, avec une force encore insoupçonnable, l’espace d’une rencontre inévitable, la naissance d’une Nation improbable il y a peu et impensable pour beaucoup aujourd’hui encore.
La route sera longue et le fracas des haines encore largement dominant. Mais que j’aime la petite chanson que fredonne Av Aleksandr !
Je suis aussi très touché et étonné par cette réaction mise en ligne sur Le Monde.fr:
Vos réactions
Barukh F. :
Très belle chronique! Témoigner de la réalité des Hommes dans un contexte difficile et offrir une possibilité de dialogue par-delà les différences toujours dépassionée, voilà le cadeau qu’Av nous fait dans ses textes.
Il faut avoir du cran pour pouvoir vivre pleinement, humainement, spirituellement et sans perdre le Nord (le Temple) le quotidien d’Av Aleksandr. Mais même la personne la plus tenace a besoin du réconfort de la reconnaissance! Merci pour cette main posée sur son épaule!
A propos des chroniques venues de Jérusalem
Je dois dire que cela se produit très rarement. Depuis le début de mon action en tant que prêtre orthodoxe dans la société israélienne - il suffit de lire ce blog - ce sont les dificultés qui sont pointées et les encouragements rares, à la limite de la suspicion. “Une mission impossible” comme me le disent de nombreux amis, ennemis et visituers, parfois des personnes bien intentionnées. Il est vrai que l’histoire montre qu’il s’agit d’une tâche limite. Il y a les nostalgiques de la permanente incompréhension; il y a ceux qui prennent des partis politiques ou autres qui ne m’intéressent en rien. J’ai lancé ces chroniques dans Le Monde car elles permettent, en peu de mots ou à lettres comptées de formuler des points de repères que je recueille dans ma fréquentation directe avec un peu tous les milieux israéliens.
Léon-Marc Lévy est aussi un chroniqueur abonné au Monde. Il se consacre désormais à l’oenologie. Comme d’autres, il m’a demblée témoigné son intérêt pour les chronique que j’essaye d’écrire régulièrement une fois par semaine; en raison du 1er septembre 1939, j’ai commis une deuxième publiée aujourd’hui. Mais il faut savoir se limiter.
Je tiens à le remercier très vivement pour ses mots positifs et chaleureux. Il a aussi compris ce que je tente de faire ici; de le faire dans la joie en dépit de tout, d’un isolement sinon un confinement que j’arrive à dépasser mais que je ne souhaite à personne, des moyens non seulement limités mais qui ont parfois été volontairement supprimés pour des raisons irraisonnées. Et pourtant, non seulement cela continue, mais qui plus est, cela se développe dans des directions tout à fait étonnantes.
Un grand merci à Léon-Marc Lévy que vous pouvez retrouver dans les Chroniques du Monde.fr.
A propos des chroniques venues de Jérusalem
par Léon-Marc Levy
01.09.09
LE MONDE CHRONIQUES
L‘équipe du « Monde.fr » a la bonne idée de nous gratifier, à intervalles réguliers, de chroniques venues de Jérusalem, signées Av Aleksandr, prêtre orthodoxe. J’ai déjà eu l’occasion de dire ici, par quelques réactions, le plaisir toujours renouvelé que procure la lecture de ces petites perles : morceaux de vie, frais, colorés, complexes, pétillants, fondamentalement optimistes et drôles, venant d’une région du monde où il est pourtant si difficile de croire au bonheur et à la fraternité entre les peuples. Eclats de lumière déchirant l’obscurité, un peu comme en écho aux beaux films venus d’Israël, ou aux textes superbes des grands poètes palestiniens. Mais au-delà du seul plaisir narratif, je suis frappé par le fait qu’à travers ces chroniques, ce « murmure culturel », se dessinent, peu à peu, comme des évidences cachées qui sortiraient de l’ombre, des territoires qui pourraient s’avérer très vite les espaces clés de l’avenir.
- Le territoire du marchand : Av Aleksandr pointe ce village palestinien (Deir Abou Meshal, à l’ouest de Ramallah) dont les femmes cousent depuis longtemps les « kippoth » de leurs voisins Juifs. Le commerce, c’est l’espace de l’échange par excellence, qui depuis des millénaires est partout à l’origine de l’avancée des Lumières. Juifs, chrétiens, musulmans ont construit leur génie, leur culture, leur richesse dans une parfaite synergie commerciale autour de la Méditerranée, quelles que fussent les périodes sanglantes d’intérêts divergents. Les voyageurs des uns travaillaient pour les marchands des autres, les comptables pour les artisans, les banquiers pour les explorateurs de terres nouvelles, en un tissu serré de vie et d’intelligence dont l’Espagne de l’Age d’Or fut un parfait exemple. Aujourd’hui, demain encore, ce territoire sera porteur, inéluctablement, de rapprochement, de compréhension et d’élan commun.
- Le territoire de la langue : Babel s’éloigne. Les jeunes Palestiniens d’Israël parlent tous l’hébreu. Les jeunes Juifs d’Israël ne parlent encore que peu l’arabe. Mais les temps changent nous disent Av Aleksandr et bien d’autres témoins, et le mouvement s’inverse. La rencontre symbolique de deux langues partagées sera forcément une route ouverte vers la rencontre tout court.
- Le territoire de la création artistique et culturelle : Tout le monde reconnaît aujourd’hui le formidable dynamisme de la production moyen-orientale et en particulier palestino-israélienne : cinéma, musique, arts graphiques, BD, littérature. Or ce qui frappe dans cette vague, c’est le mélange inextricable de gens issus de toutes les cultures, de toutes les religions. Regardez la distribution d’un film israélien : acteurs, actrices, techniciens sont indifféremment juifs, arabes ou chrétiens. L’univers culturel, et intellectuel, dans les grandes villes en particulier, est de plus en plus « mixte », véritable creuset d’une culture naissante israélo-palestinienne.
- Le territoire du sexe : De la « chair » dit Av. Même si cela reste encore un sujet sulfureux en Israël, les couples « mixtes » se multiplient et les barrières tombent une à une. Av nous annonce l’arrivée prochaine d’un « baby-boom d’enfants sémitiques », ni Juif, ni arabe, Juif et arabe. Bonne nouvelle pour les « colombes » et… les cigognes ! Mauvaise nouvelle pour les faucons, de tous les camps.
Dans l’interligne des chroniques d’Av Aleksandr, on sent que, décidément, la question de la paix passe par les territoires. Mais les territoires décisifs ne seront pas faits seulement de géographie, de frontières compliquées et de rapports de force. Il en est d’autres, plus essentiels, qui façonnent lentement, tous les jours, avec une force encore insoupçonnable, l’espace d’une rencontre inévitable, la naissance d’une Nation improbable il y a peu et impensable pour beaucoup aujourd’hui encore.
La route sera longue et le fracas des haines encore largement dominant. Mais que j’aime la petite chanson que fredonne Av Aleksandr !
Je suis aussi très touché et étonné par cette réaction mise en ligne sur Le Monde.fr:
Vos réactions
Barukh F. :
Très belle chronique! Témoigner de la réalité des Hommes dans un contexte difficile et offrir une possibilité de dialogue par-delà les différences toujours dépassionée, voilà le cadeau qu’Av nous fait dans ses textes.
Il faut avoir du cran pour pouvoir vivre pleinement, humainement, spirituellement et sans perdre le Nord (le Temple) le quotidien d’Av Aleksandr. Mais même la personne la plus tenace a besoin du réconfort de la reconnaissance! Merci pour cette main posée sur son épaule!
Se souvenir pour en dire le moins possible - 70 ans?
01.09.09
LE MONDE CHRONIQUES
Cette chronique est écrite à Jérusalem en ce 1er septembre/19 août (cal. julien) - 12 Ellul 5769 alors que la lune atteint sa plénitude mensuelle. Nous avançons donc, à travers ce mois juif de Ellul consacré à la réflexion, à l’amélioration de la qualité d’une vie personnelle vers l’année 5770, (18 septembre prochain). C’est le Ramadan qui incite aussi par le jeûne et la prière à comprendre le sense de sa vie et de la destinée humaine au regard du Dieu Miséricordieux. Enfin, dans la tradition des Eglises byzantines orientales, le 1er septembre marque le renouveau de l’année liturgique orthodoxe selon les occidentaux, donc ce sera le 14/09 à venir pour l’Eglise de Jérusalem.
J’écris dans divers blogs et dans Le Monde. Cela suffit largement. D’autant que le propos n’est sûrement pas de faire le perroquet, mais d’apporter et de partager des idées sur la foi dans la société. Le 31/08 au soir, je rappelle incidemment en anglais et en hébreu que, voici 70 ans, l’Allemagne nazie attaquait la Pologne avec l’aide de slovaques. Les médias israéliens commencent une longue nuit et journée de mémoire: l’attaque de la Pologne a véritablement signifié le lancement du processus de la Shoah, même si les camps existaient déjà. Le 17 septembre, l’Armée Rouge envahissait la Pologne provoquant la mise en pièce de la réalité polonaise dont les frontières furent toujours contestées et révisées au gré des péripéties séculaires.
Israël se souvient de manière très incarnée de cette date : elle a marqué la ruine d’une civilisation. Il est très actuel, en Israël, de revenir au yiddish. Les médias locaux ont diffusé des dizaines de commentaires sur ce jour et ceux qui suivirent. Les rescapés ont décrit l’extrême fragilisation de la communauté juive lors de l’invasion. La Pologne incluait alors une partie de la Lithuanie, de la Biélorussie devenue Belarus et l’Ukraine. La Prusse orientale semble rayée des mémoires aujourd’hui. C’est sans doute une erreur pour l’avenir geo-stratégique. Curieusement la terre et les hommes sont liés par une mémoire que l’on ne peut nier sans pudeur.
Le président Shimon Peres est lui-même, comme la plupart des membres fondateurs de l’appareil politique de l’Etat d’Israël, un homme de langue, de culture est-européennes et polonaise, frontalière de la Russie et de l’Ukraine transcarpathique. Les médias israéliens ont rappelé aujourd’hui l’abandon historique de la Pologne par la France et de la Grande-Bretagne au moyen d’accords de pacotille. En 1938, la France avait renvoyé en Pologne les mineurs du Nord, les poussant à un charbon dont peu survécurent. La Grande-Bretagne comme l’Union Soviétique ont alors défini des positions de grandes puissances que les Alliés continuent aujourd’hui d’incarner par une sorte de scission constante géographique et humaine de l’Europe telle qu’elle marqua son empreinte au 11ème siècle. L’Europe ne parvient pas à sortir de cette fracture de Velehrad où les Francs latins persécutèrent Cyrille et Méthode, apôtres de Slaves.
Le monde yiddish est célébré cette année en raison du 150è anniversaire de Schalom Aleichem (souvenez-vous: “Un violon sur le toît”). La langue, la civilisation d’un judaïsme yiddish ayant fréquenté le monde polonais et l’Orient chrétien jusqu’à partager des intuitions fortes (hassidisme et hésychasme) furent alors anéanties. Or, elle a survécu par notre hébreu contemporain issu de ces régions dévastées. Il en a hérité la manière d’exprimer les idées. L’hébreu moderne est une sorte de “langage” néo-hébraïque profondément imprégné de yiddishismes et de comportements talmudiques en milieux slaves. De 1880 à ce jour, les vagues d’immigrants n’ont cessé de nourrir, de manière ininterrompue et très particulière, l’embryon de la société israélienne.
En Israël, le 1/09 est largement traité ici comme élément historique crucial dans la destinée juive d’Europe. En revanche, il semble que, par exemple en France, les rafles d’août 1942 ou la rentrée difficile des scolaires en Israël prennent le dessus, dans certains milieux concernés, sur le fait que la catastrophe fut lancée voici précisément 70 ans, en Europe christianisée, ce que les commentateurs ont rappelé en Terre Sainte.
70 ans ont passés. On construit une Europe pluri-nationale, un Euro unique… Ici, nous avons le Shekel, la plus ancienne monnaie en circulation. Ici, nous avons la visite de Madonna qui est en Kabbale. Ici, nous avons les haredim qui attaquent notre police et ses chevaux en les traitant de “Nazis”. Ici, le Grand Mufti, comme en 1939, continue de faire des émules. Mais le Ramadan est paisible.
L’Europe a mal à son âme. Ses neurones flanchent et se disperseraient volontiers parmi des mémoires difficiles à rassembler. Il y a 70 ans commençait des conflits que des apprentis sorciers ont peine à maîtriser.
On ne peut exiger de personne le pardon ou la conscience d’atrocités historiques. Il faut une grande patience pour que le temps et un peu de foi réunissent les vivants.
LE MONDE CHRONIQUES
Cette chronique est écrite à Jérusalem en ce 1er septembre/19 août (cal. julien) - 12 Ellul 5769 alors que la lune atteint sa plénitude mensuelle. Nous avançons donc, à travers ce mois juif de Ellul consacré à la réflexion, à l’amélioration de la qualité d’une vie personnelle vers l’année 5770, (18 septembre prochain). C’est le Ramadan qui incite aussi par le jeûne et la prière à comprendre le sense de sa vie et de la destinée humaine au regard du Dieu Miséricordieux. Enfin, dans la tradition des Eglises byzantines orientales, le 1er septembre marque le renouveau de l’année liturgique orthodoxe selon les occidentaux, donc ce sera le 14/09 à venir pour l’Eglise de Jérusalem.
J’écris dans divers blogs et dans Le Monde. Cela suffit largement. D’autant que le propos n’est sûrement pas de faire le perroquet, mais d’apporter et de partager des idées sur la foi dans la société. Le 31/08 au soir, je rappelle incidemment en anglais et en hébreu que, voici 70 ans, l’Allemagne nazie attaquait la Pologne avec l’aide de slovaques. Les médias israéliens commencent une longue nuit et journée de mémoire: l’attaque de la Pologne a véritablement signifié le lancement du processus de la Shoah, même si les camps existaient déjà. Le 17 septembre, l’Armée Rouge envahissait la Pologne provoquant la mise en pièce de la réalité polonaise dont les frontières furent toujours contestées et révisées au gré des péripéties séculaires.
Israël se souvient de manière très incarnée de cette date : elle a marqué la ruine d’une civilisation. Il est très actuel, en Israël, de revenir au yiddish. Les médias locaux ont diffusé des dizaines de commentaires sur ce jour et ceux qui suivirent. Les rescapés ont décrit l’extrême fragilisation de la communauté juive lors de l’invasion. La Pologne incluait alors une partie de la Lithuanie, de la Biélorussie devenue Belarus et l’Ukraine. La Prusse orientale semble rayée des mémoires aujourd’hui. C’est sans doute une erreur pour l’avenir geo-stratégique. Curieusement la terre et les hommes sont liés par une mémoire que l’on ne peut nier sans pudeur.
Le président Shimon Peres est lui-même, comme la plupart des membres fondateurs de l’appareil politique de l’Etat d’Israël, un homme de langue, de culture est-européennes et polonaise, frontalière de la Russie et de l’Ukraine transcarpathique. Les médias israéliens ont rappelé aujourd’hui l’abandon historique de la Pologne par la France et de la Grande-Bretagne au moyen d’accords de pacotille. En 1938, la France avait renvoyé en Pologne les mineurs du Nord, les poussant à un charbon dont peu survécurent. La Grande-Bretagne comme l’Union Soviétique ont alors défini des positions de grandes puissances que les Alliés continuent aujourd’hui d’incarner par une sorte de scission constante géographique et humaine de l’Europe telle qu’elle marqua son empreinte au 11ème siècle. L’Europe ne parvient pas à sortir de cette fracture de Velehrad où les Francs latins persécutèrent Cyrille et Méthode, apôtres de Slaves.
Le monde yiddish est célébré cette année en raison du 150è anniversaire de Schalom Aleichem (souvenez-vous: “Un violon sur le toît”). La langue, la civilisation d’un judaïsme yiddish ayant fréquenté le monde polonais et l’Orient chrétien jusqu’à partager des intuitions fortes (hassidisme et hésychasme) furent alors anéanties. Or, elle a survécu par notre hébreu contemporain issu de ces régions dévastées. Il en a hérité la manière d’exprimer les idées. L’hébreu moderne est une sorte de “langage” néo-hébraïque profondément imprégné de yiddishismes et de comportements talmudiques en milieux slaves. De 1880 à ce jour, les vagues d’immigrants n’ont cessé de nourrir, de manière ininterrompue et très particulière, l’embryon de la société israélienne.
En Israël, le 1/09 est largement traité ici comme élément historique crucial dans la destinée juive d’Europe. En revanche, il semble que, par exemple en France, les rafles d’août 1942 ou la rentrée difficile des scolaires en Israël prennent le dessus, dans certains milieux concernés, sur le fait que la catastrophe fut lancée voici précisément 70 ans, en Europe christianisée, ce que les commentateurs ont rappelé en Terre Sainte.
70 ans ont passés. On construit une Europe pluri-nationale, un Euro unique… Ici, nous avons le Shekel, la plus ancienne monnaie en circulation. Ici, nous avons la visite de Madonna qui est en Kabbale. Ici, nous avons les haredim qui attaquent notre police et ses chevaux en les traitant de “Nazis”. Ici, le Grand Mufti, comme en 1939, continue de faire des émules. Mais le Ramadan est paisible.
L’Europe a mal à son âme. Ses neurones flanchent et se disperseraient volontiers parmi des mémoires difficiles à rassembler. Il y a 70 ans commençait des conflits que des apprentis sorciers ont peine à maîtriser.
On ne peut exiger de personne le pardon ou la conscience d’atrocités historiques. Il faut une grande patience pour que le temps et un peu de foi réunissent les vivants.
Ces looks qui passent les murailles
30.08.09
LE MONDE CHRONIQUES
On est toujours très mode à Jérusalem (oserait-on écrire “Jéru”?). Tout est dans le paraître. Il est captivant de constater combien une ville si centrée sur la finalité de l’être, de l’âme, de l’essence humaine et divine s’égare ou même s’abîme dans l’habillage, le maquillage et un look qui cachent trop bien ce que l’on ne saurait voir pour mieux le deviner, le rechercher et surtout ces derniers temps, se tromper gravement.
Tout d’abord, il y a les couvre-chefs. Il est préférable de se concentrer sur quelques exemples pratiques. Il est vrai que, vu le climat, il vaut mieux sortir couvert. Soyons simples : les Juifs portent des calottes ou kippot ou encore yarmulkes (terme turco-yiddish). Une kippa peut être ronde, plus ou moins carrée (version boukhare-ouzbek), petite, grande. Cette année, la tendance est aux grandes kippot de grosse laine qui enserrent une grande partie de la tête. Certaines femmes portent aussi ce genre de coiffes; cette vogue semble faire très “égalité hommes-femmes” (ou vice versa; chez nous on lit de droite à gauche). La fabrication des kippot vient de passer en tête des productions textiles des femmes palestiniennes depuis la chute des réseaux chinois…
Il y a les shtreimels faits de queues de visons, les Stetson et autres. Ces deux chapeaux se portent au-dessus de la kippa. Le shtreimel est d’origine polonaise - la noblesse portait fourrure : les Enfants de Dieu se doivent de faire de même. Le Stetson est évidemment moderne et ne se trouve pas dans les Ecritures.
Les femmes portent des voiles très seyants qui laissent entrevoir le haut de leur chevelure. Les femmes pieuses chrétiennes orthodoxes (russes, roumaines) s’empressent de tout recouvrir. Juives et chrétiennes aiment les longues jupes noires serrées. Il y a des version Jean’s très “chromatiques”. Les religieuses catholiques préfèrent la coupe neutre.
Entre chrétiens, on se repère au chapeau : cylindrique chez les Grecs (proche de celui du grand-prêtre dans le Temple), Plutôt losange pour le clergé russe. Deux fentes latérales pour les Roumains. Les Ethiopiens sont en galabiah arabe avec poches et porte un plaid, le clergé grec en soutane, les latins - ça dépend et il y a surtout les robes de bure (Franciscains) tandis que les vardapets (prêtres arméniens) ont une longue coiffe moirée noire en pointe. Les moines syro-orthodoxes et coptes ont un voile noir orné de 12 croix (les Apôtres); une 13ème derrière la tête représente le Christ. Le col romain sur chemise claire est très prisé, mais les catholiques préfèrent souvent l’anonymat. Les évêques anglicans portent chemise rose.
Les femmes raffolent des cheveux frisés style “brebis du désert biblique néo-prophétiques”, ou bien tendance red, voire le crâne rasé. La mode est de saisir la chevelure, de faire et défaire les chignons, en haut, en bas, puis accessoirement de cacher le tout sous une perruque pour cause de mariage. Encore faut-il avoir de la piété. Les moines orientaux ont les mêmes tics : cheveux longs à la manière “messie” et ces mêmes chouchous qui permettent de faire et défaire d’amples chevelures longeant des barbes souvent longues et touffues. Les visages glabres ne sont pas orientaux. En Occident, on coupe les cheveux en quatre et plus… Ici aussi, mais dans l’autre sens ! Têtes et visages sont des “champs”. Les papillottes (peyses\פיות-פיותות en yiddish) sont très longues et bouclées. Alors on moissonne régulièrement ou jamais.
En hébreu: “beged\בגד = vêtement” est un terme courant. Bien que la racine ne soit pas confirmée comme étant commune, ce mot est très proche de “begidah\בגידה = duperie, déguisement, trahison”. Dans une ville comme Jérusalem, que signifie “l’habit ne fait pas le moine”?
L’habit exprime viscéralement une identité. Cette identité, en Israël et dans les Territoires comme dans le Proche-Orient est avant tout une référence claire et normalement précise à la religion, et, secondairement, à la nationalité, sûrement pas la citoyenneté.
Les hijabs (et quelques burqas) très fashion actuels s’accommodent de la modernité de Jean’s à fleurs. Lors des vagues d’attentats, on a trouvé plus d’habits juifs (y compris des châles de prière) chez les assaillant(e)s que des soutanes ou des vêtement arabes. Curieusement, les repères vestimentaires ne signifient pas grand chose pour une génération qui vit en repli et tend à ignorer les “autres”. Ceux qui gardent leurs signes distinctifs se cloîtrent souvent dans une frilosité exclusive.
Le judaïsme affirme: “Sache devant Qui (= Dieu) tu te trouves”. On commence par croiser des êtres humains et il est important qu’une société se connaisse pour se reconnaître. Lorsque Jésus est moqué par les gardes, ceux-ci tirent au sort sa tunique (Jean 19,23). Elle ne sera pas déchirée et les croyants y voient un signe d’unité. Dieu ne se laisse pas fragmenter ou dépouiller dans Sa dimension divine.
Tout le combat consiste alors à se débarrasser de ses oripeaux et donner au paraître la force d’exprimer ce qui est et existe vraiment.
LE MONDE CHRONIQUES
On est toujours très mode à Jérusalem (oserait-on écrire “Jéru”?). Tout est dans le paraître. Il est captivant de constater combien une ville si centrée sur la finalité de l’être, de l’âme, de l’essence humaine et divine s’égare ou même s’abîme dans l’habillage, le maquillage et un look qui cachent trop bien ce que l’on ne saurait voir pour mieux le deviner, le rechercher et surtout ces derniers temps, se tromper gravement.
Tout d’abord, il y a les couvre-chefs. Il est préférable de se concentrer sur quelques exemples pratiques. Il est vrai que, vu le climat, il vaut mieux sortir couvert. Soyons simples : les Juifs portent des calottes ou kippot ou encore yarmulkes (terme turco-yiddish). Une kippa peut être ronde, plus ou moins carrée (version boukhare-ouzbek), petite, grande. Cette année, la tendance est aux grandes kippot de grosse laine qui enserrent une grande partie de la tête. Certaines femmes portent aussi ce genre de coiffes; cette vogue semble faire très “égalité hommes-femmes” (ou vice versa; chez nous on lit de droite à gauche). La fabrication des kippot vient de passer en tête des productions textiles des femmes palestiniennes depuis la chute des réseaux chinois…
Il y a les shtreimels faits de queues de visons, les Stetson et autres. Ces deux chapeaux se portent au-dessus de la kippa. Le shtreimel est d’origine polonaise - la noblesse portait fourrure : les Enfants de Dieu se doivent de faire de même. Le Stetson est évidemment moderne et ne se trouve pas dans les Ecritures.
Les femmes portent des voiles très seyants qui laissent entrevoir le haut de leur chevelure. Les femmes pieuses chrétiennes orthodoxes (russes, roumaines) s’empressent de tout recouvrir. Juives et chrétiennes aiment les longues jupes noires serrées. Il y a des version Jean’s très “chromatiques”. Les religieuses catholiques préfèrent la coupe neutre.
Entre chrétiens, on se repère au chapeau : cylindrique chez les Grecs (proche de celui du grand-prêtre dans le Temple), Plutôt losange pour le clergé russe. Deux fentes latérales pour les Roumains. Les Ethiopiens sont en galabiah arabe avec poches et porte un plaid, le clergé grec en soutane, les latins - ça dépend et il y a surtout les robes de bure (Franciscains) tandis que les vardapets (prêtres arméniens) ont une longue coiffe moirée noire en pointe. Les moines syro-orthodoxes et coptes ont un voile noir orné de 12 croix (les Apôtres); une 13ème derrière la tête représente le Christ. Le col romain sur chemise claire est très prisé, mais les catholiques préfèrent souvent l’anonymat. Les évêques anglicans portent chemise rose.
Les femmes raffolent des cheveux frisés style “brebis du désert biblique néo-prophétiques”, ou bien tendance red, voire le crâne rasé. La mode est de saisir la chevelure, de faire et défaire les chignons, en haut, en bas, puis accessoirement de cacher le tout sous une perruque pour cause de mariage. Encore faut-il avoir de la piété. Les moines orientaux ont les mêmes tics : cheveux longs à la manière “messie” et ces mêmes chouchous qui permettent de faire et défaire d’amples chevelures longeant des barbes souvent longues et touffues. Les visages glabres ne sont pas orientaux. En Occident, on coupe les cheveux en quatre et plus… Ici aussi, mais dans l’autre sens ! Têtes et visages sont des “champs”. Les papillottes (peyses\פיות-פיותות en yiddish) sont très longues et bouclées. Alors on moissonne régulièrement ou jamais.
En hébreu: “beged\בגד = vêtement” est un terme courant. Bien que la racine ne soit pas confirmée comme étant commune, ce mot est très proche de “begidah\בגידה = duperie, déguisement, trahison”. Dans une ville comme Jérusalem, que signifie “l’habit ne fait pas le moine”?
L’habit exprime viscéralement une identité. Cette identité, en Israël et dans les Territoires comme dans le Proche-Orient est avant tout une référence claire et normalement précise à la religion, et, secondairement, à la nationalité, sûrement pas la citoyenneté.
Les hijabs (et quelques burqas) très fashion actuels s’accommodent de la modernité de Jean’s à fleurs. Lors des vagues d’attentats, on a trouvé plus d’habits juifs (y compris des châles de prière) chez les assaillant(e)s que des soutanes ou des vêtement arabes. Curieusement, les repères vestimentaires ne signifient pas grand chose pour une génération qui vit en repli et tend à ignorer les “autres”. Ceux qui gardent leurs signes distinctifs se cloîtrent souvent dans une frilosité exclusive.
Le judaïsme affirme: “Sache devant Qui (= Dieu) tu te trouves”. On commence par croiser des êtres humains et il est important qu’une société se connaisse pour se reconnaître. Lorsque Jésus est moqué par les gardes, ceux-ci tirent au sort sa tunique (Jean 19,23). Elle ne sera pas déchirée et les croyants y voient un signe d’unité. Dieu ne se laisse pas fragmenter ou dépouiller dans Sa dimension divine.
Tout le combat consiste alors à se débarrasser de ses oripeaux et donner au paraître la force d’exprimer ce qui est et existe vraiment.
Où as-tu mis le corps?
25.08.09
LE MONDE CHRONIQUES
Ca y est ! Il fait 29-30° à Jérusalem ! Les températures sont “en chute” et on supporterait sa petite laine… On sent surtout que l’année 5769 s’en va… tout doucement sans faire de bruit. Les rumeurs, le chaos, ce sont les autres. Que ferait-on si l’on ne pouvait plus médire en paix pour faire un peu, beaucoup, passionnément la guerre, en évitant de s’attaquer à ses propres déviances ?
Ce 25/12 août, l’icône de la Vierge sera portée en procession jusqu’au pied du mont des Oliviers, dans la tombe où aurait reposé la Mère de Jésus avant d’être enlevée au ciel (Dormition, le 28/8 = Assomption). Ici, il est naturel de “monter”, ce qui, en hébreu se dit “aliyah: montée, aller au pupitre faire la lecture biblique, immigrer en Israël, pousser, s’ériger, érecter”. Comme si, lors de la mort, l’âme se séparait d’un corps voué à disparaître. C’est impensable pour la foi orthodoxe et juive qui refuse l’incinération des corps humains. Le catholicisme et d’autres chrétiens adoptent des positions moins incarnées sur la future résurrection des êtres.
Le prêtre russe Georgiy Florovsky souligna (comme les Pères de l’Eglise) que “l’âme habite le corps”. Sans cela, nous serions des “fantômes”. Je passe mon temps à expliquer le plus sérieusement du monde que notre vie spirituelle existe précisément parce que notre âme est hébergée dans notre corps et non l’inverse. Cela nous dessine dans un espace, une culture, un pays, à un moment de l’histoire, pour être et paraître. Nous ne sommes pas des automates. Notre corps n’est pas logé dans notre âme/esprit. Dans la tradition juive, la vie charnelle incite à admirer la beauté . Certes, il est primordial que le corps ne s’enflamme pas par une hypophyse en surchauffe. Il peut être utile de faire bon usage du genre que l’on a reçu, au fond, comme un appel à la vie.
Mais cette chair si charnelle : on joue aux Lego, Meccano, comme s’il était possible de débrancher l’âme. Ou bien, on coupe le corps dans une sublimation souvent délirante : comment toucher autrui sans le faire tout en le faisant et sans que personne ne le sache. Sinon le psy, le maître spirituel, le gourou, le coach ? Les “toits s’envolent” comme nous disons à Jérusalem à propos de certains êtres… Ca décoiffe dans le vide, ce qui paraît souvent une perte de temps.
Tenez, on parle de quoi ? La Shoah ; elle reste “inégalée”. Mais c’est quoi, la Shoah ? On prend des êtres. On les déclare “non-êtres”, donc à détruire. Ainsi, la chair doit être tuée et, surtout, pas de traces ! Disons que nous traversons une période naturellement morbide qui est exacerbée par cette chair qui cherche sa fitness libératoire.
“Le Verbe s’est fait chair et a habité parmi nous plein de grâce et de vérité (Noms divins en hébreu)” (Jean 1,14). L’Eglise orthodoxe requiert que ce texte soit lu, premièrement en hébreu, à Pâque : “bassar\בשר = chair, viande, bonne nouvelle, joie, [ré]jouissance”. Dans le contexte cela veut dire: “Le Verbe s’est fait “juif” et a habité parmi nous”. Ca peut mettre tout le monde mal à l’aise. Il y a eu un choix, divin. On peut vouloir effacer, nier, détester, jalouser ou s’approprier ce fait. Regardez, ce “on” indéfini et collectif: il peut conduire aux pires meurtres, aux orgueils les plus intolérables. “Le salut vient des Juifs”, dit Jésus à la Samaritaine (Jean 4,22). Mais alors, pourquoi pas des Galapagos ? L’ouverture aux Nations à un sens et ce n’est en rien du nombrilisme hypertrophié.
En ce début de 21ème siècle, l’âme retrouverait le corps qui se mirerait dans une âme en recherche d’équilibre. Alors partout ! Partout, on cherche les ossements. D’autres donnent dans l’ADN, mais elle serait clonable ! Il y a des trafics d’ovaires. Les juifs ne touchent pas les morts ; les orthodoxes chrétiens font un “baiser d’adieu (le premier fut celui du mariage)”. Aucun média normal (ou autre d’ailleurs) n’a remarqué que le Rabbinat d’Israël s’apprête à décider si la Loi juive autorise ou réprouve les dons d’organes… Les vents contradictoires prétendent alors que le pays se lancerait dans la vente d’organes, selon une rumeur digne de la rencontre entre les sagas et les contes des mille et une nuits.
Curieusement, le “sexe” n’existe pas en hébreu. C’est court, mais le mot n’a aucun sens en hébreu. “Sexe = couper, séparer; appartenir à un genre masculin ou féminin… il faudrait ajouter “autre” car le vivant est imprévisible”. Le grec “Hexis = lifestyle, mode de vie”. L’hébreu et les langues sémitiques sont bien plus subtiles: “MiN\מין = qui? questionnement sur l’origine = d’où?” Tout comme “la manne = MaNHU\מנהו(א) = qu’est-ce-que c’est?”. Du coup, les relations intimes prennent une autre dimension, chargée de dynamisme et de sens des responsabilités. Il y a même plus: “MiN/qui-MaN/quoi” renvoie à “le’HeMiN\להמין = avoir foi, faire un acte de foi”.
La vie intime et mentale conduit à de tels actes. Ils est plus facile de les décrier que de leur donner pleine mesure car cela exige confiance, effort et don de soi.
“S’il te plaît, dessine-moi un mouton”.
LE MONDE CHRONIQUES
Ca y est ! Il fait 29-30° à Jérusalem ! Les températures sont “en chute” et on supporterait sa petite laine… On sent surtout que l’année 5769 s’en va… tout doucement sans faire de bruit. Les rumeurs, le chaos, ce sont les autres. Que ferait-on si l’on ne pouvait plus médire en paix pour faire un peu, beaucoup, passionnément la guerre, en évitant de s’attaquer à ses propres déviances ?
Ce 25/12 août, l’icône de la Vierge sera portée en procession jusqu’au pied du mont des Oliviers, dans la tombe où aurait reposé la Mère de Jésus avant d’être enlevée au ciel (Dormition, le 28/8 = Assomption). Ici, il est naturel de “monter”, ce qui, en hébreu se dit “aliyah: montée, aller au pupitre faire la lecture biblique, immigrer en Israël, pousser, s’ériger, érecter”. Comme si, lors de la mort, l’âme se séparait d’un corps voué à disparaître. C’est impensable pour la foi orthodoxe et juive qui refuse l’incinération des corps humains. Le catholicisme et d’autres chrétiens adoptent des positions moins incarnées sur la future résurrection des êtres.
Le prêtre russe Georgiy Florovsky souligna (comme les Pères de l’Eglise) que “l’âme habite le corps”. Sans cela, nous serions des “fantômes”. Je passe mon temps à expliquer le plus sérieusement du monde que notre vie spirituelle existe précisément parce que notre âme est hébergée dans notre corps et non l’inverse. Cela nous dessine dans un espace, une culture, un pays, à un moment de l’histoire, pour être et paraître. Nous ne sommes pas des automates. Notre corps n’est pas logé dans notre âme/esprit. Dans la tradition juive, la vie charnelle incite à admirer la beauté . Certes, il est primordial que le corps ne s’enflamme pas par une hypophyse en surchauffe. Il peut être utile de faire bon usage du genre que l’on a reçu, au fond, comme un appel à la vie.
Mais cette chair si charnelle : on joue aux Lego, Meccano, comme s’il était possible de débrancher l’âme. Ou bien, on coupe le corps dans une sublimation souvent délirante : comment toucher autrui sans le faire tout en le faisant et sans que personne ne le sache. Sinon le psy, le maître spirituel, le gourou, le coach ? Les “toits s’envolent” comme nous disons à Jérusalem à propos de certains êtres… Ca décoiffe dans le vide, ce qui paraît souvent une perte de temps.
Tenez, on parle de quoi ? La Shoah ; elle reste “inégalée”. Mais c’est quoi, la Shoah ? On prend des êtres. On les déclare “non-êtres”, donc à détruire. Ainsi, la chair doit être tuée et, surtout, pas de traces ! Disons que nous traversons une période naturellement morbide qui est exacerbée par cette chair qui cherche sa fitness libératoire.
“Le Verbe s’est fait chair et a habité parmi nous plein de grâce et de vérité (Noms divins en hébreu)” (Jean 1,14). L’Eglise orthodoxe requiert que ce texte soit lu, premièrement en hébreu, à Pâque : “bassar\בשר = chair, viande, bonne nouvelle, joie, [ré]jouissance”. Dans le contexte cela veut dire: “Le Verbe s’est fait “juif” et a habité parmi nous”. Ca peut mettre tout le monde mal à l’aise. Il y a eu un choix, divin. On peut vouloir effacer, nier, détester, jalouser ou s’approprier ce fait. Regardez, ce “on” indéfini et collectif: il peut conduire aux pires meurtres, aux orgueils les plus intolérables. “Le salut vient des Juifs”, dit Jésus à la Samaritaine (Jean 4,22). Mais alors, pourquoi pas des Galapagos ? L’ouverture aux Nations à un sens et ce n’est en rien du nombrilisme hypertrophié.
En ce début de 21ème siècle, l’âme retrouverait le corps qui se mirerait dans une âme en recherche d’équilibre. Alors partout ! Partout, on cherche les ossements. D’autres donnent dans l’ADN, mais elle serait clonable ! Il y a des trafics d’ovaires. Les juifs ne touchent pas les morts ; les orthodoxes chrétiens font un “baiser d’adieu (le premier fut celui du mariage)”. Aucun média normal (ou autre d’ailleurs) n’a remarqué que le Rabbinat d’Israël s’apprête à décider si la Loi juive autorise ou réprouve les dons d’organes… Les vents contradictoires prétendent alors que le pays se lancerait dans la vente d’organes, selon une rumeur digne de la rencontre entre les sagas et les contes des mille et une nuits.
Curieusement, le “sexe” n’existe pas en hébreu. C’est court, mais le mot n’a aucun sens en hébreu. “Sexe = couper, séparer; appartenir à un genre masculin ou féminin… il faudrait ajouter “autre” car le vivant est imprévisible”. Le grec “Hexis = lifestyle, mode de vie”. L’hébreu et les langues sémitiques sont bien plus subtiles: “MiN\מין = qui? questionnement sur l’origine = d’où?” Tout comme “la manne = MaNHU\מנהו(א) = qu’est-ce-que c’est?”. Du coup, les relations intimes prennent une autre dimension, chargée de dynamisme et de sens des responsabilités. Il y a même plus: “MiN/qui-MaN/quoi” renvoie à “le’HeMiN\להמין = avoir foi, faire un acte de foi”.
La vie intime et mentale conduit à de tels actes. Ils est plus facile de les décrier que de leur donner pleine mesure car cela exige confiance, effort et don de soi.
“S’il te plaît, dessine-moi un mouton”.
Be strong and courageous
Part 1
With what profits will we remember of year 5769? Is it possible to understand anything and to detect God's projects that so many would eventually deny?
Our civilization is divided into the speediest instant messengers, some up-to-the-second thrilling tempo of life and a burden-like, often shameful and scandalous waste of time and competences. Former Prime Minister Ariel Sharon has been sleeping since the 4th of Tevet 5766 (January 4, 2006).
Precisely one year ago, the world was about to sink in the worst financial collapse since 1929. It appeared that the corruption of the trading world and stock exchanges had then reached a borderline if not a deadline. Traders are again overpaid, again States fund and fund again banking institutions that waste the money again and again and further again! It then appeared that Iceland and Ireland had sold their souls. Iceland had developed to a very prosperous and wealthy countries in the past decades. I remember how we lived on a very high level there and people used to work intensively. Today, the country is on sale and was about to be captured by the Russian Federation, I mean at least that such money were about to be injected that the Icelandic State would be a sort of satellite. They had been growing bananas, oranges because of their geysers and the assistance of the American presence... Today people sell their houses and - unheard - they have needy in the streets...
The same is happening with Ireland. Moreover, it appeared that the educational system of the Catholic institutions in this very religious had been rotten for decades by the local clergy, sexual abuses, rapes and humiliation of the pupils for several generations. Along with that, America's collapse is going on, California is on the verge of bankrupt, also unheard for the State that simply could sustain the whole or at least some areas of the other States of the Union.
Germany turns 60 years new style. This started in 1949; there was the split into two entities: the Western Federal and the Eastern Democratic republics that reunified only 20 years ago as the prelude to the fall of the communist regimes. Whatever blind we can be and want to stay, Germany as Poland have been cut from huge national territories. It would be a mistake or a sort of misunderstanding to think that the Prussian refugees have no memory and that the cities of Koenigsberg and Memel belong to the past or turned "post-Soviet" or "Russian".
Europe cannot find the right way and errs, as in the first beginnings, with a Euro and increasing numbers of candidates. The Second World War started exactly 70 years ago. Europe cannot overcome the period and is at pains with her soul. There is a document at the Vatican Library dating back to the 11th century. It shows how the schism developed between Rome and Constantinople. The anathemas took much more time to be in force. In some areas, it is even difficult to think that they ever were in force.
But Catholicism and Orthodoxy do not care and don't have any sense of living memory to really and decently correct a situation that traced back to the then one Roman Empire era. Rabbi S. Aviner (Ateret Cohanim) has a very insightful question that he shares with other decisioners: Is the Jewish people allowed or entitled to return to the places of death from where they were murdered and extorted till hteir memory disappeared? When Abraham intervened for Sodom, God listened to him. When he decided to destroy the two cities, he told Abraham and Lot not to look back, which is also a provision uttered by Jesus of Nazareth (Luke 9:62).
It is a pending question: what do the Jews have to do in Europe as communities? The move has been constant throughout history and long before Christianity. The Jews were praying in Greek in Athens and Rome while the Mizrachim/מזרחים or Oriental Jews never cam back from Iraq, Persia, South Arabia and Yemen until our generation. The Jews of Alexandria (Egypt) who simply lived for centuries next door to Israel could not or hardly decide to return home in 1948-52. The main problem is to know whether it is permitted or not to leave Israel once a Jew returned and rooted his future here. It is even interesting in a legal point of view: the "aliyah/עליה " starts when Jews ascend to Zion for ever. At the present, it becomes a huge theological rabbinical question as people can come and get an Identity Card and then leave again or back and forth.
This is very likely to be compared to Abraham before he had to settle and bury Sarah his wife. But look back: the whole thing is like a blurred picture and we wait for some clarification that may only come from time unveiling new times and epochs. Israeli society is very dynamic. But it develops in a context of constant blackmailing speech. In 1967, Jews knew who was who. Today, things are indeed blurred. But the process of melting is ongoing and will not stop. The Jews have the right to be more and more suspicious and extremists are as right and the most forward leftists and Israeli human right movements. This is a paradox, but it shows how life is complex.
Former Soviet newcomers are also at pains to get into the society but they do, as the Ethiopians do. The result is that generations will breed a new Israeli culture that has to be strongly rooted in Judaism. It also shows the terrible fall of the Christian Churches and their lack of confidence as well as local credit. The Churches pathetically need to turn to the Jewish AND Israeli culture and society.This is the difficult way of having been trained by centuries of dualities. Today the situation is confusing for the ecclesiastical communities. We do assist to an extravagant revolving process of the Church history. But History is ongoing by nature; faith is different. Nobody is allowed to betray a single soul for the sake of faith or usurping the pretence that faith can lead to abandon true faith. In the Gospel, the disciples were in the house with closed doors "by fear of the Jews". Today, the disciples and hierarchies are in the same situation because of their own panic and fright to lose their goods and properties.
The general situation did not help Israeli society this year. It could manage in a very special way to overcome the international crisis. This shows the existence of reliable and real networks of Israeli developing activities that also sustain different regions of the world. On the other hand, "exclusion" and forms of "racism" that always existed among the Jewish communities mirror at the present the way most nations behave and appear to be framed. It will pass. It is a very strangulating period of stress and distrust.
For the first time in history, the visit of the Pope of Rome showed how constrained the Churches are and certainly will be under the control of the Israeli authorities. There is a real problem of justice and righteousness. Even if it sounded a bit arrogant (it was not and only a real question), the fact that the Rabbinate of Israel could require from the Pope to give explanations about those Jews who could not join back their Jewish communities after World War II constitutes a rare if not unique event that should humble Christendom. Indeed, there are a lot of missionaries while other denominations are openly anti-Semitic or frightened to do anything. It will take a long time to get settled.
It is never good for Israel to feel that alone. It is not normal for Christian communities to get so estranged in their own requirements and the encounter with the Jews. It may happen some time and there are some tiny signs. It does not that we can encounter in depth. It only means that new measures will be used in the future for the Jews to apprehend Christianity. Maybe the Churches do not get so easily to that point.
In the coming year, the real problem maybe how to face the emergence of Israel as a State collecting people from all the nations; and how this can be a source of some dialogue with the Christians. The dialogue with Islam has a long history that should be taken into account by all groups.
Part 2
In the course of 5769, we roved here and there and rambled in the search of some long-term solution. Our ancestors were wandering from Ur-Kasdimאור כסדים down to Egypt and back to the Land of Canaan. Abraham erred - because he was seeking God or it would be more adequate to say that God took him on a journey. He was - as we often shared it here - "bekhom hayom\חום יהיום - in the very heat of the day". Together with Sarah, he was struggling along throughout wide spaces and unknown people, but he did it consistently, cheating at times but overcoming all the "nissayonot - נסיונות/ tempting tests proposed by God while Sarah could have a grin or some laugh. No real problem: it was still prophetic. We read quite the same with Moses’ story. He constantly remained a man of faith in the context of impossible challenges.
Elie[zer] Wiesel’s first account written after his experience in the concentration camp of Auschwitz echoes this profound darkness and abandonment: “Di Nacht\די נאכט – the Night = ''און די וועלט האט געשוויגען''\And the world kept silent”. The young survivor of a “Nacht und Nebel – night and fog” period could hardly describe what is beyond any description. As numerous survivors, it took time before he could only smile. Thousands of pious Jews got away from their ancestors’ faith in the living God and until today, it remains a very painful and open wound for a great number of souls. It is an act of divine loving-kindness that some men and women, survivors and their children could surface after the Churban\חורבן (Extermination) with something parallel to the seeded steadfast, inflexible though not rigid emunah-אמונה / confidence-faith of Abraham, Moses or Job. In this respect, the rather joyous spiritual traditions experienced by the Sephardim and Oriental Jewries do reinvigorate and everywhere allow curing the scars left by history. Indeed, sarcastic and cynical attitudes mirror how the twentieth century had thickly been marked by darkness and despair.
True, the communist terror and various forms of genocides in different countries (South Africa, Turkey, Cambodia, Rwanda) would also enter in some sort of conflict with the light shown at Mamre’s oaks. The Russian Eastern Orthodox monk, saint Silouane the Athonite, declared: “Keep your soul in hell and do not despair”, which definitely links the Oriental tradition with the powerful rise and revival of Judaism.
“Night” is en vogue. It makes sense because it allows showing that people who dedicated their lives to God could – like anybody else – be terribly affected by some total privation or defect of God’s Presence. A young French Catholic nun, saint Thérèse of Lisieux, who died at the age of 26 years-old, was the first to describe with remarkable insights her experience of “night, or divine apparent absence” as a spiritual test. Jewish and Christian, Muslim renewal and sometimes stiff attitudes contrast and might come into conflict with this experience of a spiritual “eclipse / tzimtzum-ציצום” that affected the last century in many aspects.
Nonetheless, there is a profound gap between the Jewish and Christian approaches with regards to this darkness or “night”. The reading portion of this week is a twofold one; the second portion is usually read after Rosh HaShanah. These Shabbat readings “Netzavim-Vayelech\נצבים וילך” are thus to be found in Devarim-דברים / Deuteronomy 29:9-30:20 and 31:1-30.
Our memory is short-minded and sighted. This is true in our own lives and records. We may be swirling in a world of pictures, takes, shots, videos and films. Images are stored en masse and fade. Days pass, disappear and change. They apparently may give the impression of some déjà-vu. Fashion swings that way. There is a special way for Jewishness to apprehend tenses. But Judaism cannot focus on any positive “night or darkness, absence of eclipse / tzimtzum of God”. Christianity has it as a part of natural Gentile and “heathen-rooted” tendency. It turns to be a positive experiment because it shows that God chooses and man may feel as left aside, abandoned.
The most difficult part for Jews is to admit that such a spiritual posture is not linked to idolatry and that faith in God may show as “ from under ashes or dust” (cf. Gen. 3:19; “Al efer tashuv\אל עפר תשוב – you shall return to dust”). The so-called “culture of death” has reigned over too many events that affected Christianity in the past century. On the other hand, Jews may forget that they are proposed two ways, once again, for the last time before Autumnal New Year: blessing or curse. Indeed we ask that the year end with its curses and that New Year start with God’s blessings. Does it mean that we enjoy any real free will and free choice? Pre-destination and absence of free will or conscience have prevailed throughout the Christian history and that souls are at stake.
The Catholic Church revised this essential point during the last Council that ended in 1965. The Oriental and Orthodox Churches are less flexible until now, though they mainly focus on conversion, return to God and resurrection. Indeed, our freedom depends, as concerns Judaism, on how the Mitzvot are so real and abide our souls that everything only depends on God.
The reading portion proposes a set of choices to which we are submitted beyond any personal decision. True, we are called to bless, to build, support, save, cure and help. Daily life may be rather a burden that too much misses simple justice. We have seen that during the year: “shuv\שוב – again, return, renew” is the main spiritual and human tendency. Judaism is shaped to value life and not death. Life supersedes anything and this is the exceptional spiritual plus that Judaism brought and maintains, and somehow sustains among the Nations. It is the real challenge of the hardships faced in the timid development of a dialogue with the Christians. This is the terrible difference between Jews and Christians. Just as the night would seemingly be considered as a positive sign of humbleness, death may be a temptation to see if survival is possible. Judaism focuses on a choice: take the good measure of your days and nights and why should God extend them?
“Veshavta ad HaShem\ושבתעד-ה' – you will return to (= until) the Lord” (Deut. 30:2). Hebrew says “ad\עד – until” because God expects that the believers or humans in general turn, convert, respond in a swiveling and revolving move toward God until they reach Him in the “ad\עד = eternity, world-to-come, forever” and not only for a while, say even a “year”. And the same verse continues: “You (gather) them again (“shav\שב”) those that were scattered (“shvutecha\שבותך – deported that you call back and return”). Jesus also spoke of newness, of making all things new. But this is at the core of what Rosh HaShanah and the reading portions want to teach us this week. This kind of newness that is a perpetual call to all human being that has a breath of life: indeed things are new.
Then, it is true that there are different schools. Either people are too scared to place their bets or would say they don’t care. There are tons of clichés, if any: life is too short; I do what I want; this is my decision. The real challenge in the “teshuvah\תשובה – conversion, penance, response, revolving return forever to God” is that it requires that every soul is ready to invest the maximum, more than anything they think to possess in order to get to that point. This is the highest effort that surpasses every effort. That’s the point. It sounds not inhumane and still it shows the price of life.
“Remember us for Life, King Who desires Life, and inscribe us in the Book of Life, for Your sake, Living God”.
av aleksandr [Winogradsky Frenkel]
September 8/Augt 26 2009 - 20 deEllul 5769 - כ' דאלול תשס"ט
Joy
I sent this evening a new "chronique" to the French daily Le Monde. Incidentally it concerns "looks and clothing". I shall put it on when and if it is published in French. But, I have been thinking for several days about the way we behave, in particular as clergymen, in Israeli and partly Arab society. I do not work among the Arabs but live in their quarters and in the Old City of Jerusalem, which is very special. It is a sort of "autonomous" big body that encompasses the whole world and people of all backgrounds, origins, languages, cultures, lifestyles. I often say that we can meet here with people who would seem to belong to the 4th, 6th, 8th, 11th, 14th, 16th, 18th and modern centuries. It is like a huge icon with a lot of characters that can really exist and frequent or ignore each other. This is a part of the "eternal look" of Jerusalem.
Yesterday, some Russian Orthodox clergy and lay people came into a restaurant, sat down, ordered bverages and cakes and did not greet me. It is very frequent. Clergy people do not greet each other or ignore the others, or even fake to ignore and not to see them. Where are in times of hardships. It is rude, freak, definitely not Christian and this was not the case some 30 years ago. It would have been unbelievable at that time to behave in such a way. There is more: the faces look at the others with suspicion: who's/what's that? what kind of Christian or heretic provided that here you can only be the sectants and heretics for some other "true" believers. Inside of a religious group people would avoid to greet. Good enough. So suddenly I said to the man who was about to take a picture of me without even asking for some permission, that he firstly should greet a priest; that it was the feast of the Dormition. I added that we ar very few now in the Holy Land and if we are true faithful, at least we could share the joy to meet and share. And I greeted them as also their clergy. They got in shock.
I then apologized for being a bit rude or at least provocative, but who we think we are if we cannot share the joy of being alive, together and share God's gifts. They stared for some minutes and said: "Father, please, we do apologize, but you should understand that you are the first priest to speak with us - okay you remind us what we should do and you are totally right and we would do! But you see, we could not be able to get into contact with any priest or nun here during our stay. They only shriek at us, push us away, tell us the doors are closed and "get away" and.. now you are nice and you are the first one. Then you see, you are the only one to contact people in a coffee-shop and it is clear that you address anybody. But we experienced just the opposite during our journey and now, we are a bit confused and don't know what to do!". I was about to add in Russian some "LOL". I had some "blessed bread - antidor'/antidoron" that I usually give to the Arabs and some sick I visit, took a big parcel and gave them for the trip and we share the "peace of the Lord". We also spoke about our respective "where, how, what... the news".
It is true that the local clergy is too serious. It is a tradition. Strictly dressed. Well, depends. In summer, the Greek and Armenian clergy wear open cassocks in the streets and dress correctly when going to meetings, liturgical Services. It shows that the clergy is used to the Middle-East way of living and things will slow down as the temperatures will drop. We have to wear polished shoes, the Greek hat, the big rason (mantle) or at least to have it with us. But we do not smile, rarely. The first reaction is to be suspicious. The Latins can be more open, but it can also be a sort of "cheese-smile" reflex that is constant among the Messianics. In fact, as time passes, visas are cut and the war is ongoing, we get more and more low profile and low gear. But "everything is well" - "I am doing well" is the permanent parroting phrase: just click, you get it, even when things are simply pathetic.
I love to contact people. I guess this is due to many factors. I know thr price of being alive and every encounter is as if the angels were present, a sign of obvious hospitality and humane feelings that each person is unique and that short encounters are forever. My real name (both as a born Jew and a Christian) is Abraham (Avi in Modern Hebrew nicknaming). I was asked in the Orthodox Church to use my Russian given name. But I do feel that it is a wonderful thing to welcome everybody as grand'dad Abraham did under his tent in the heat of the day (Gen. 18:1). There is another reason that makes sense and I did not relate to that. People told me: I am at home, in my homeland. I left 2000 years ago but all my life I dipped into the very essence of Judaism. Israeli society is mine and I dare speak or answer to any insult as well as start a discussion anywhere. Usually, people are definitely ready to talk. In this society, it is normal to interrogate, question and be questioned. If you play the game, people will be very open and nice.
And when they are not willing to say a word, rebuke you, just tell them you perfectly understand the situation. Everybody has a right to be in a bad mood, go through incredible problems, be fed up wit hhe rest of the world, their moms, dads, children, wives, partners, lovers, wooers... or they simply can't stand to be alone, which is absolutely crazy in a society that is a born set of tribes. This is why, I have daily discussions with Israelis and they can be very very pushy towards Christianity and a priest. They quickly get to the fact I am also one of them. They can say that I chose to bear a terrible burden and this shows they are aware of the burden of history. On the other hand, they would ask about Christianity because most of them understand that Christendom and Islam are present everywhere.
I decided to write this note because a friend wrote to me that "You are always joyous and you look good". True, I am not sad. The way is totally narrow. I would never kick anybody out or away. Drunkards and drug-addicts, prostitutes or hooligans... and so what? I often sit on stones, especially on special days at Kikar Zion (Square) and discuss. People can shout, be odious, arrogant and lack any sense of basic politeness... and so what? We are here and we are alive and we can share must more that screams. Interestingly, if you adopt the "wisdom and patience principle described by A. Einstein about Israel, it works and people come by, stop for a few minutes and would say more next time. I had helped to the translation of a rather renown German-born Israeli theologian, Schalom Ben Chorin and lately heard that he used to sit on a stone at the Kikar Zion on Friday mornings...
The first Christians used to do the same: living up there on stones, speaking on squares and never being afraid to face the "others". I was recently told by a hierarch that it is useless to meet with the people, nor to confess them because they don't really believe in what they pretend to be! Good gracious, but people need to search, need to seek God and just to share about the lives of their souls. If a Church responsible dares say that some people "pretend" to be what he or others would deny them to be or refuse to trust them, what believers are they? Jesus said not to reject anybody, that those who are not with us are not against us. The whole of the Jewish and Muslim traditions is to focus on authentic trust in God because whoever we are God does trust in us or, at least we may think He does.
Christendom should firstly show some love here. Priests may take off their cassocks or robes and go to night-clubs because they are under constant pressure. But there is more: if we cannot address the locals in their way, their speech, their modernity, their rejections, their being who they are - without any spirit of bringing them to any faith - but just walking around with open hands, maybe they will get much more of sympathy to those they tend to simply ignore.
I was once coming back to Jaffa Gate in full Greek form and heard a woman explaining her life in Russian with much details to two guys. It was a full messy way of life, all sorts of adultery, lies, theft and she felt sorry but, at the same time she was telling them she could not change. I often hear such discussions, but then I reached them and, out of a sudden, she said "Oops! Good it is a Greek priest; he did not understand what I said". I turned to her with a smile and answered in Russian: "No, sorry, I did understand and hear the conversation and it is your life, it is your responsibility, your way and it is good that you can speak about it with friends". She blushed and said: "Vot slavniy sviaschennik/вот славный свыященник - this one is a really kind priest!" - I said: "No! I am a "pravoslavniy=православный - Orthodox" priest". They laughed and we spoke for four hours in a coffee-shop. She progressively, very slowly changed her way of living and the men too.
Av aleksandr [Winogradsky Frenkel]
30/17 August 2009 - 10 deElul 5769 - י' דאלול תשס"ט
Yesterday, some Russian Orthodox clergy and lay people came into a restaurant, sat down, ordered bverages and cakes and did not greet me. It is very frequent. Clergy people do not greet each other or ignore the others, or even fake to ignore and not to see them. Where are in times of hardships. It is rude, freak, definitely not Christian and this was not the case some 30 years ago. It would have been unbelievable at that time to behave in such a way. There is more: the faces look at the others with suspicion: who's/what's that? what kind of Christian or heretic provided that here you can only be the sectants and heretics for some other "true" believers. Inside of a religious group people would avoid to greet. Good enough. So suddenly I said to the man who was about to take a picture of me without even asking for some permission, that he firstly should greet a priest; that it was the feast of the Dormition. I added that we ar very few now in the Holy Land and if we are true faithful, at least we could share the joy to meet and share. And I greeted them as also their clergy. They got in shock.
I then apologized for being a bit rude or at least provocative, but who we think we are if we cannot share the joy of being alive, together and share God's gifts. They stared for some minutes and said: "Father, please, we do apologize, but you should understand that you are the first priest to speak with us - okay you remind us what we should do and you are totally right and we would do! But you see, we could not be able to get into contact with any priest or nun here during our stay. They only shriek at us, push us away, tell us the doors are closed and "get away" and.. now you are nice and you are the first one. Then you see, you are the only one to contact people in a coffee-shop and it is clear that you address anybody. But we experienced just the opposite during our journey and now, we are a bit confused and don't know what to do!". I was about to add in Russian some "LOL". I had some "blessed bread - antidor'/antidoron" that I usually give to the Arabs and some sick I visit, took a big parcel and gave them for the trip and we share the "peace of the Lord". We also spoke about our respective "where, how, what... the news".
It is true that the local clergy is too serious. It is a tradition. Strictly dressed. Well, depends. In summer, the Greek and Armenian clergy wear open cassocks in the streets and dress correctly when going to meetings, liturgical Services. It shows that the clergy is used to the Middle-East way of living and things will slow down as the temperatures will drop. We have to wear polished shoes, the Greek hat, the big rason (mantle) or at least to have it with us. But we do not smile, rarely. The first reaction is to be suspicious. The Latins can be more open, but it can also be a sort of "cheese-smile" reflex that is constant among the Messianics. In fact, as time passes, visas are cut and the war is ongoing, we get more and more low profile and low gear. But "everything is well" - "I am doing well" is the permanent parroting phrase: just click, you get it, even when things are simply pathetic.
I love to contact people. I guess this is due to many factors. I know thr price of being alive and every encounter is as if the angels were present, a sign of obvious hospitality and humane feelings that each person is unique and that short encounters are forever. My real name (both as a born Jew and a Christian) is Abraham (Avi in Modern Hebrew nicknaming). I was asked in the Orthodox Church to use my Russian given name. But I do feel that it is a wonderful thing to welcome everybody as grand'dad Abraham did under his tent in the heat of the day (Gen. 18:1). There is another reason that makes sense and I did not relate to that. People told me: I am at home, in my homeland. I left 2000 years ago but all my life I dipped into the very essence of Judaism. Israeli society is mine and I dare speak or answer to any insult as well as start a discussion anywhere. Usually, people are definitely ready to talk. In this society, it is normal to interrogate, question and be questioned. If you play the game, people will be very open and nice.
And when they are not willing to say a word, rebuke you, just tell them you perfectly understand the situation. Everybody has a right to be in a bad mood, go through incredible problems, be fed up wit hhe rest of the world, their moms, dads, children, wives, partners, lovers, wooers... or they simply can't stand to be alone, which is absolutely crazy in a society that is a born set of tribes. This is why, I have daily discussions with Israelis and they can be very very pushy towards Christianity and a priest. They quickly get to the fact I am also one of them. They can say that I chose to bear a terrible burden and this shows they are aware of the burden of history. On the other hand, they would ask about Christianity because most of them understand that Christendom and Islam are present everywhere.
I decided to write this note because a friend wrote to me that "You are always joyous and you look good". True, I am not sad. The way is totally narrow. I would never kick anybody out or away. Drunkards and drug-addicts, prostitutes or hooligans... and so what? I often sit on stones, especially on special days at Kikar Zion (Square) and discuss. People can shout, be odious, arrogant and lack any sense of basic politeness... and so what? We are here and we are alive and we can share must more that screams. Interestingly, if you adopt the "wisdom and patience principle described by A. Einstein about Israel, it works and people come by, stop for a few minutes and would say more next time. I had helped to the translation of a rather renown German-born Israeli theologian, Schalom Ben Chorin and lately heard that he used to sit on a stone at the Kikar Zion on Friday mornings...
The first Christians used to do the same: living up there on stones, speaking on squares and never being afraid to face the "others". I was recently told by a hierarch that it is useless to meet with the people, nor to confess them because they don't really believe in what they pretend to be! Good gracious, but people need to search, need to seek God and just to share about the lives of their souls. If a Church responsible dares say that some people "pretend" to be what he or others would deny them to be or refuse to trust them, what believers are they? Jesus said not to reject anybody, that those who are not with us are not against us. The whole of the Jewish and Muslim traditions is to focus on authentic trust in God because whoever we are God does trust in us or, at least we may think He does.
Christendom should firstly show some love here. Priests may take off their cassocks or robes and go to night-clubs because they are under constant pressure. But there is more: if we cannot address the locals in their way, their speech, their modernity, their rejections, their being who they are - without any spirit of bringing them to any faith - but just walking around with open hands, maybe they will get much more of sympathy to those they tend to simply ignore.
I was once coming back to Jaffa Gate in full Greek form and heard a woman explaining her life in Russian with much details to two guys. It was a full messy way of life, all sorts of adultery, lies, theft and she felt sorry but, at the same time she was telling them she could not change. I often hear such discussions, but then I reached them and, out of a sudden, she said "Oops! Good it is a Greek priest; he did not understand what I said". I turned to her with a smile and answered in Russian: "No, sorry, I did understand and hear the conversation and it is your life, it is your responsibility, your way and it is good that you can speak about it with friends". She blushed and said: "Vot slavniy sviaschennik/вот славный свыященник - this one is a really kind priest!" - I said: "No! I am a "pravoslavniy=православный - Orthodox" priest". They laughed and we spoke for four hours in a coffee-shop. She progressively, very slowly changed her way of living and the men too.
Av aleksandr [Winogradsky Frenkel]
30/17 August 2009 - 10 deElul 5769 - י' דאלול תשס"ט
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